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Fernand FLEURET : Échec au roi - Tableaux de la fin dHenri IV. 1935. tendance GallimardAuteur:Fernand Fleuret Caractéristiques spéciales:imprimé en 1935 Date de publication:1935 Nombre de pages:382 Poids:260 g Reliure:Couverture souple Langue:Français Époque:1900 à 1960 Nom de publication:Gallimard Nom:Échec au roi - Tableaux de la fin dHenri IV. Sujet:Histoire Prix littéraire : Prix de la Renaissance (1935)
Voltaire, dans sonIdée de la Henriade, et Vigny, dans la préface deCinq-Mars, ont assez parlé de la Vérité dans lArt pour quil soit besoin dy revenir. La préface de Vigny nest, à tout prendre, quune amplification confuse de Voltaire. On y trouve cependant leur pensée commune ramassée dans ce tronçon de phrase:la Vérité de cet Homme et de ce Temps...» Cela revient à dire: connaître dabord le vrai de chaque siècle, être imbu de son ensemble et de ses détails, «pauvre mérite dattention, de patience et de mémoire: mais ensuite choisir et grouper autour dun centre inventé». Cest là, ajoute Vigny, lœuvre de limagination et du bon sens...
Lauteur dÉchec au Roi!semble sêtre bien pénétré de ces deux préfaces. Vrais dans leur ensemble, la plupart de ses chapitres sont pourtant inventés. On ne pourrait, toutefois, y trouver un détail contraire à la vérité historique, ou qui fausserait un caractère, ou qui nappartiendrait pas au temps où laction se déroule. Sans prendre des Iibertés poétiques comme Voltaire, qui fit aller le Roi au pays dElisabeth, lauteur a, par exemple, donné Marie de Balzac pour maîtresse à Bassompierre, au temps de la guerre de Savoie où elle ne létait pas encore: il na faussé la chronologie que pour se plier, comme dit Voltaire, «aux règles du théâtre» où laction doit être rapide et concentrée. Lauteur use dun autre procédé propre à la tragédie: celui de simplifier laction, de réduire le nombre considérable des personnages réels, afin de ne pas égarer le lecteur, et de ne mettre en avant que des protagonistes forts et grands dans le mal comme dans le bien, non des demi-caractères ou des fantômes dhommes.
La documentation historique de ce roman fut aussi poussée quelle peut lêtre, au moyen des éléments relativement incomplets, malgré leur nombre, que nous possédons, mémoires, correspondances, pamphlets, procès, toutes choses tant imprimées que manuscrites, sans parler de quelques documents inédits et personnels. Aussi Fernand Fleuret tient-il à honneur de sêtre rencontré avec Michelet dans ses conclusions, fondées sur la vérité la plus logique, partant la plus rigoureuse. Parfois, pour être en même tempsvraidans lArt etvraiselon lHistoire, il a dialogué des pages de Sully, par exemple, ou mis en action des récits de Pierre Mathieu ou du Maréchal de Castelneau, leur empruntant jusquà des expressions, voire des lambeaux de phrases.
Enfin, sil a dû souvent instruire son lecteur pour lentente ou la préparation des événements, il na pas moins songé à lamuser comme au beau temps des romans de cape et dépée. tendance Quant à Henri IV, il la peint en prince génial et magnanime, sans daigner faire état de linterprétation de comédie et dopéra que fabriqua le XVIIIᵉ siècle, et qui nous donna leVert-Galant, parodie mesquine et dérisoire du plus grand des rois et des capitaines.
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Fernand FLEURET : Échec au roi - Tableaux de la fin dHenri IV. 1935. tendance Gallimard